Le GAL Meuse@campagnes s’est communecté

Associer le citoyen à la gouvernance du territoire: dans le cadre de son plan de développement local, le GAL développe un programme de soutien à la citoyenneté par le numérique basé sur 2 plates-formes. L’une est participative et vient du BEP Namur. L’autre est le réseau social libre Communecter développé par le collectif Pixel Humain.

Citoyenneté numérique

Le GAL Meuse@Campagnes a reçu des fonds européens pour une stratégie de développement local des territoires d’Andenne, Fernelmont et Wasseiges basée sur 6 projets: le jardinage local, les produits locaux, le tourisme durable, la transition énergétique, la filière céréale (le pain et la bière) et la citoyenneté numérique. Jean-Pierre Tresegnie prend en charge l’animation du volet citoyenneté: « J’ai un rôle transversal. Le numérique fait le lien entre tous les autres projets et entend servir de support aux différentes problématiques spécifiques de la vie rurale. C’est un programme sur 4 ans. On a jusqu’au 30 juin 2021 pour aboutir et pérenniser l’ensemble ».

Gouvernance, participation citoyenne, lien social

Le projet citoyenneté numérique repose sur 3 grands axes: la gouvernance, la participation citoyenne et le lien entre les habitants. « Il s’agit dans le premier axe de favoriser le lien avec l’action publique. Je travaille essentiellement avec les communes, l’échevin du numérique, les conseillers et agents communaux afin de les sensibiliser aux opportunités que présentent les données ouvertes. Il s’agit vraiment d’animer, de partager et de mettre en réseau. Par exemple, je vais chercher une expérience Open Data déployée à Andenne et je la fais partager avec les deux autres communes. »

G1idée

Le deuxième axe porte sur la mise en lien des citoyens avec les pouvoirs publics. « Dans notre cas, l’outil a précédé les actions. Nous avons bénéficié de la duplication de la plate-forme G1idée développée par le BEP Namur. Il s’agit d’une plate-forme participative qui doit permettre aux citoyens de déposer des projets et de dialoguer avec le pouvoir communal sur les actions à mettre en place. En sens inverse, elle sera un outil de proposition et d’appel à discussions citoyennes pour les pouvoirs publics ».

3 communes, 3 portails

Le troisième volet vise à favoriser le lien avec les citoyens. « Comment, en milieu rural, utiliser le numérique pour identifier et valoriser les actions et initiatives citoyennes? Pour répondre à cette question, on est parti d’une demande très concrète formulée par des associations de Fernelmont. Elles faisaient le constat d’un manque de communication, de mise en réseau. Les calendriers des animations se bousculaient, on cherchait parfois midi à quatorze heures pour obtenir un matériel ou un service qu’une association voisine pouvait proposer. Après analyse, j’ai proposé de travailler avec la plate-forme Communecter en l’adaptant aux besoins émis. En tout premier lieu, celui de la proximité. Il s’agissait de de savoir ce qui se passe en local, sur le territoire, dans notre bassin de vie. Deuxièmement, on cherchait un outil de partage des communs. Qui propose des activités? Quels sont les événements programmés? Qu’il-y-a-il comme animations? Que se passe-t-il à Fernelmont, Wasseiges et Andenne? Comment entrer en contact et interagir avec les habitants, les associations, les porteurs de projets, les lanceurs d’initiatives ? A mon sens la plate-forme Communecter et la philosophie du collectif Pixel humain qui la porte correspondaient à 80-90% à ces besoins, sauf peut être pour la dimension locale car Communecter est un réseau social géolocalisé universel. »

Réseau social géolocalisé

Le principe du réseau social Communecter est simple. Après inscription, on peut créer des organisations, des projets, lancer des initiatives, publier des annonces une particularité: chaque information est géolocalisée sur un fonds OpenStreetMap et visualisable sous forme de carte géographique. Du coup, on peut immédiatement visualiser l’ensemble de son réseau et de ses activités sur une distance donnée. Simplement avec la souris, on choisit la zone qu’on veut voir apparaître en liste ou sur la carte: ce qui se passe à moins de 1, 10, 20, 50 de chez moi.. « Il est possible d’adapter la plate-forme sur mesure via un kit software. Pour mettre en évidence l’aspect territorial et local, j’ai demandé aux développeurs de Communecter de mettre en place un portail d’entrée pour chacun des villages. Derrière, tout reste en open data. Lorsqu’on rentre sur la plate-forme, on a directement accès à l’ensemble des initiatives citoyennes et associatives liées à chacune des 3 communes, directement visualisables sur la carte du territoire. » Le prix du package varie en fonction de la taille de l’organisation. Pour une commune, c’est de l’ordre de 1000 €. « La plate-forme est à l’entière disposition des habitants. Ils peuvent l’utiliser pour présenter leurs activités, consulter l’agenda, lancer des petites annonces discuter entre eux via la messagerie ou l’agora citoyenne. »

Communecto-partie

Les 3 portails Communecter sont opérationnels depuis une quinzaine de jours. Jean-Pierre Trezegnie parcourt les communes pour présenter le projet Communecter. « Je fais du « porte à porte » pour expliquer, motiver, sensibiliser et le cas échéant aider à l’introduction de contenus. ». Le but est d’alimenter un maximum la plate-forme afin de pouvoir communiquer plus largement sur le projet à partir de septembre. La demande était de se rencontrer. Je pense que Communecter a un rôle de relais à jouer. Cela peut être l’occasion de se rencontrer autour d’un référencement ou d’une une animation, pour un carto-partie ou plutôt une communecto-partie autour d’un projet. Au delà de l’outil technique, c’est de tisser des liens et d’animer un territoire qu’il s’agit »