La Bataille du Libre le 25 avril à Bruxelles

Pour la quatrième édition d’Associalibre, l’Association BELge de promotion du LIbre organise une soirée ciné débat émaillée d’ateliers et de présentations de solutions numériques mixant robustesse et éthique. Par delà la fiabilité des outils, il s’agit d’oeuvrer à une culture numérique libre et de promouvoir la solidarité numérique citoyenne.

 

A l’ISIB à partir de 17 heures

C’est à nouveau dans les locaux de l’ISIB qu’Abelli organise son événement annuel Associalibre. En marge de la projection du film La Bataille du Libre (18h00), la fin d’après-midi et la soirée (seront l’occasion d’un coup de projecteur sur des initiatives et associations libristes aux noms exotiques : Nubo, Cassiopea, Neutrinet, DigitalAll Belgium, Noalyss, Contributopia ou Cassiopera.

 

Les outils numériques ont des valeurs

Abelli est née en 2013 de la volonté d’organiser les Rencontres Mondiales des Logiciels à Bruxelles. Lorsqu’il s’est agi, une fois celles-ci terminées, de liquider l’ASBL, ses membres militants ont décidé de poursuivre l’aventure. Son objectif est double: réunir les différentes associations militant pour le logiciel libre en une seule force et créer un espace de rencontre et d’échange privilégié entre la communauté du libre et le secteur associatif. Frederic Collignon, Co-administrateur Abelli, animateur au Brussels GNU/Linux User Group « Pour nous, il est important que le secteur non marchand et le monde de l’économie solidaire sachent qu’il existe des outils informatiques fonctionnels et congruents, qui vont dans le sens de ce qu’elles ont comme objet social: la promotion de la solidarité, le partage, le développement de biens communs. A nos yeux, utiliser Facebook ou Microsoft n’est pas congruent. Dans le mode du logiciel libre, et contrairement à ce que le nom laisse suggérer, ce n’est pas le logiciel qui est libre, mais bien son utilisateur »

 

Passerelle entre les geeks et les associations

Agnez Bewer, militante Abelli, co-fondatrice de Nubo.coop, membre de Creative Common Belgium: « On s’est donné comme tâche de faire le lien entre les geeks et les utilisateurs. Cela peut être les associations comme le grand public. On veut expliquer, vulgariser et présenter des solutions fonctionnelles. Abelli est en contact avec Nurpa, Cassiopea, Neutrinet et le BXLug. Nous jouons le rôle de relais avec des associations comme Framasoft ou Open Atlas ou des initiatives comme les CHATONS ou Communecter »

 

Nubo, une coopérative citoyenne pour du numérique éthique

Le réseau des CHATONS a été initié en France par Framasoft. Les organisations réunies au sein ce Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires fonctionnent selon le modèle d’un Internet décentralisé où les données sont hébergées chez un hébergeur de confiance. Depuis ce mois de mars, ce service est proposé par la coopérative Nubo.coop.

Agnes Bewer: « Nubo est une coopérative de citoyens visant à fournir des services numériques éthiques et respectueux de la vie privée, le tout dans un cadre économiquement pérenne.On ouvre un compte pour un abonnement de base de 5 giga à 2,50 € par mois, avec lequel on peut créer autant d’utilisateurs qu’on souhaite. Un compte inclut : e-mail, carnet d’adresses,calendrier, stockage et partage de fichiers, albums de photos, travail collaboratif en ligne, sondages, vidéo-conférence et gestionnaire de mot de passe »

 

DigitAll Belgium : Think tank citoyen et associatif

Hébergement, messagerie et cloud alternatives, boîtier de cryptage, comptabilité, bureautique et outils collaboratifs libres : à côté des outils techniques, la soirée du 25 avril sera également un lieu d’échange sur les enjeux et la dimension politique du libre, avec des inititiatives comme DigitAll Belgium, un collectif d’associations et d’acteurs militants pour un numérique inclusif. Nicolas Marion, chargé de recherche à l’ARC et membre fondateur de DigitAll Belgium : « DigitALL Belgium est un think tank, citoyen et associatif, centré sur les enjeux et les évolutions numériques en Belgique. Nous opérons une analyse critique des politiques de digitalisation belges afin d’y pointer les manquements en termes d’impacts sociaux, économiques, culturels et environnementaux. Nous militons pour un numérique inclusif, représentatif, pensé et choisi par tous et nous pas seulement réfléchit avec les seules entreprises privées du marché numérique et digital. « 

 

Pour des algorithmes publics

Il y aussi, dans un contexte pré-électoral, une volonté d’interpeller le monde politique, les pouvoirs publics et le secteur associatif. Marc Van Craesbeeck, co-administrateur d’Abelli et Président du BxLUG: « A l’occasion des élections, nous demandons aux politiques de se positionner par rapport aux enjeux de démocratie, de transparence et d’autodétermination numérique. Nous leur demandons de soutenir de façon effective l’utilisation des logiciels libres au sein des administrations et des pouvoirs publics. En écho à la campagne « Public Money, Public Code » de la Free Software Foundation Europe, nous demandons que l’argent public investi dans le numérique soit conditionné à l’utilisation d’algorithmes publics. Nous appelons également les associations à se à se tourner vers des outils numériques alternatifs respectueux des libertés numériques et du bien commun ».

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