100 aidants numériques à Charleroi

C’est le pendant carolo du programme Interreg Cross&Le@rn initié par WeTechCare, et dont Technofutur TIC est partenaire. D’ici la fin de l’année, entre 30 et 40 fonctionnaires de l’administration communale de Charleroi auront suivi une vidéo-formation sur la plate-forme pédagogique 123Digit de WeTechCare Belgique. En tout, la ville souhaite former une centaine de travailleurs y compris dans le secteur associatif de première ligne (alphabétisation, intégration). En parallèle de l’accompagnement des publics fragilisés, la ville a présenté un plan global d’inclusion numérique comportant une partie infrastructure (bornes WiFi dans les bâtiments publics) et équipement (ordinateurs pour les écoles et les bâtiments appartenant à la ville)

29% des ménages à faibles revenus sans connexion

Le baromètre 2020 de l’inclusion numérique de la Fondation Roi Baudouin estime à 29% le nombre de ménages avec des faibles revenus (moins de 1200 €) qui ne disposent pas de connexion Internet à domicile. 75% d’entre eux ont peu ou pas de compétences numériques, ce qui peut les gêner fortement dans leurs démarches quotidiennes (paiement bancaire, réservations ou prises de rendez-vous en ligne, contact avec la mutuelle, etc.) et, parfois, les mettre dans l’impossibilité d’exercer leurs droits et de procéder à des démarches administratives de plus en plus dématérialisées. C’est, pour la Fondation, le cas de 56% de ces ménages qui ont été incapables d’envoyer des documents à l’administration par Internet, alors qu’elles auraient voulu/dû le faire

Le Covid accentue les inégalités

La crise du Covid a amplifié les phénomènes d’exclusion. « Les récits abondent », peut-on lire sur le site de la ville de Charleroi. « D’élèves amenés à dactylographier des travaux scolaires entiers sur leur smartphone, seul support numérique disponible, de même que certains enseignants ont dû s’adapter au numérique pour donner leur cours. De personnes âgées totalement coupées de leurs proches, les maisons de repos ou les familles étant insuffisamment équipées pour permettre la vidéoconférence. De personnes porteuses de handicap contraintes de recourir à certaines interfaces inadaptées à leurs difficultés. »

Accompagnement numérique des publics

Charleroi embraie dès lors sur le constat opéré par la Fondation : il faut aller chercher les travailleurs sociaux et les former à l’accompagnement numérique de leurs publics. Les acteurs de première ligne (agents communaux et du CPAS, services d’insertion sociale (SIS), association de lutte contre la pauvreté, etc.) sont de plus en plus sollicités par les citoyens pour les aider dans leurs usages numériques ou pour les orienter vers des structures adéquates. Au sein de la Ville de Charleroi, on pense surtout aux travailleurs des guichets citoyens qui rendent d’ores et déjà une série de services face aux citoyens qui ne disposent pas du matériel adéquat (lecteur de carte pour des connexions sécurisées) ou qui ne maîtrisent pas le fonctionnement de certaines plateformes ou applications (Itsme, par exemple). 

Gestes de premier secours numérique

L’objectif de la ville de Charleroi est de former une centaine de ces aidants d’ici l’année prochaine, dont une quarantaine avant les fêtes. « L’atelier que les fonctionnaires de Charleroi suivent est une bonne entrée en matière pour découvrir les problématiques de l’inclusion numérique et acquérir les « gestes de premier secours » face à une personne en fragilité numérique — l’accueillir, évaluer son niveau de d’aptitude numérique, lever les freins à se former et l’orienter vers une structure de formation de type EPN pour développer son autonomie numérique. »La ville de Charleroi en compte 7 sur son territoire

Du Wi-Fi public

En parallèle et afin d’augmenter les points d’accès collectifs aux technologies numériques, quelque 750.000 € sont inscrit au budget 2021 de la ville afin d’équiper en bornes wifi les bâtiments publics : bibliothèques, centres d’accueil du troisième âge, centres sportifs, antennes sociales du CPAS, Hôtel de ville et maisons communales annexes. En tout, c’est quelque 3 millions d’euros qui seront consacrés à l’Internet public d’ici 2024.

Equiper les écoles et les lieux publics

Le troisième axe du plan porte sur l’équipement des publics précarisés : 450.000 € sous forme de chèques numériques de 250 € (pour les élèves des écoles primaires) et 350 € (pour les étudiants du secondaire). En outre, un budget de 250.000 € par an devrait être inscrits dans le budget jusqu’en 2024 afin d’équiper en matériel informatique différents lieux comme les bibliothèques et les centres troisième âge.