L’Agence Du Numérique a interrogé un échantillon représentatif de 2500 wallonnes et wallons (15 ans et +) pour la version 2023 de son Baromètre de maturité numérique. 4 pourcentages en résument l’évolution. 4 % des ménages n’ont pas d’équipement. 21 % de la population estime ses compétences insuffisantes. 29 % de la population se considère comme éloignée du numérique et 59 % ne se sent pas en capacité d’utiliser le numérique adéquatement.
6% des Wallons n’ont jamais utilisé Internet
Il s’agit principalement de personnes retraitées de plus de 75 ans, bien que l’on note une diminution dès l’âge de 60 ans. Parmi les obstacles qui empêchent certaines personnes d’utiliser Internet, on trouve :
• la complexité d’utiliser un ordinateur ou Internet (37%),
• le manque d’utilité ou d’intérêt (35%),
• l’âge et l’habileté insuffisante (28%),
• la perception d’un manque de sécurité sur Internet (10%).
De l’importance des aidants numériques
48% des personnes non-utilisatrices, principalement des personnes âgées de plus de 75 ans, ont fait appel au moins une fois à une tierce personne afin de les aider ou de réaliser une opération en ligne à leur place. Les enfants constituent l’aide la plus fréquente (78%), suivie du conjoint (18%) ou d’un ami (17%). Malgré la présence de dispositifs institutionnels dans une large majorité des communes, l’appel à un formateur n’a été activé que par 2% des personnes non-utilisatrices.
95 % des ménages sont connectés
C’est Olivier Ruol, l’auteur à 4 mains chez Hachette Heroes de la monographie « Les Elfes dans la pop Culture » et néanmoins Expert Senior. Usages du numérique par les citoyens à l’Agence Du Numérique qui a présenté vendredi dernier dans l’amphithéâtre de l’Aula Magna à Louvain La Neuve les résultats 2023 du Baromètre de l’Agence. Qu’en retenir ? Que la presque totalité des ménages sont connectés (95 %, en augmentation de 1 % par rapport à la dernière édition qui date de 2021). 89 % utilisent Internet quotidiennement. A noter que les appareils connectés montent en puissance dans les foyers wallons : montres (22 %, +9%), alarmes (18 % +8%), et systèmes domotiques (8 % +4%). A l’extérieur, l’après Covid voit le retour en force de la mobilité avec des connexions wifi dans les lieux public qui concernent 34 % des citoyens.
Evolution des usages
Parmi les usages les plus importants ou ayant connus une évolution remarquable, l’Agence du Numérique pointe :
• Courriers électroniques : 85% (+3)
• Messagerie instantanée en mode texte (WhatsApp, Messenger,…) : 82% (+8)
• Recherche d’informations de toute nature : 82% (+12)
• Opérations bancaires ou boursières : 78% (+19)
• Recherche d’itinéraires ou plans de ville : 76% (+18)
• Sites Web communaux : 64% (+6)
• Télévision via un ordinateur, une tablette ou un smartphone : 50% (+9)
• Sites de la Région Wallonne : 45% (+18)
• Remplir une déclaration en ligne : 40 % (+20)
59 % de la population mal à l’aise avec le numérique
Sur le plan méthodologique, il est important de noter que l’étude de l’Agence ne se base pas sur des tests de compétences mais sur un ressenti des personnes interrogées. 21 % d’entre elles considèrent leurs compétences insuffisantes, un chiffre en hausse de 3 points par rapport à 2020. Si la différence de genre et d’âge ne permet pas de conclusions éclairantes, l’insuffisance de compétence est plus marquée au sein du monde ouvrier (24%), que chez les employés (17%). Elle se situe à 32% chez les chômeurs qui sont parmi les plus premiers à ressentir la pression, pour reprendre le sens premier du terme baromètre rappelé en début de conférence par André Ruol sur un petit air de fontaines Florentines, de la digitalisation de la vie en société. Last but not least et toujours selon l’Agence, le nombre de citoyens wallons qui ne se sentent pas en capacité d’utiliser le numérique adéquatement passe de 57% à 59%.
Besoin de formation
L’éducation, la formation et l’accompagnement figurent en première ligne des réponses permettant d’améliorer l’intégration des personnes en fragilité dans un monde de plus en plus connecté. 36 % des personnes interrogées sont en attente de formation. Une moyenne où se « démarquent » les demandeurs d’emploi (49%) et les étudiants (46%). Les ministres Borsus et Morreale l’ont souligné en amont de la présentation du Baromètre, deux dispositifs d’importance, la formation des demandeurs d’emploi et l’accès à tous à des ressources techniques et humaines vont être renforcés avec le refinancement du parcours de formation Start Digital et la création de nouveaux EPN.
8 % de la population fréquente les EPN
Les 167 EPN existants ont été fréquenté en 2022 par 8 % de la population wallonne. Une personne sur 3 (29%) y a trouvé des formations utiles. La raison de ce déplacement : pas (suffisamment) d’accès au domicile ou sur le smartphone (34%), pour bénéficier d’un accompagnement (12%) ou tout simplement pour rencontrer d’autres personnes (6%). André Ruol : « Interrogés sur l’importance des services proposés par un EPN qu’ils ont fréquentés, les citoyens wallons ont un sentiment plus que positif. Hormis l’utilisation d’équipements plus spécialisés (caméras, imprimantes 3D, …), l’accès à de l’équipement, la présence d’une personne pour les aides et des séances de formation sont parmi les services les plus utiles et s’avèrent indispensables pour près d’un tiers des visiteurs « . Mais force est de constater qu’il reste une proportion importante de la population wallonne qui ne connaît pas ce dispositif. Ainsi, 44% des personnes interrogées ont déclaré ne pas savoir ce qu’est un EPN et, donc, qu’elles n’ont pas utilisé leurs services en 2022. « Les EPN doivent donc faire l’objet d’une promotion renforcée dans le cadre des communications citoyennes, afin de les faire connaître le plus largement possible. » Dont acte…