A l’occasion des Etats Généraux de la Concertation des Ateliers d’Insertion Professionnelle et Sociale et dans le cadre de son plan d’action stratégique horizon 2030, la fédération CAIPS a organisé le 20 octobre 6 ateliers thématiques pour en construire les bases. L’un d’eux portait sur « L’accès aux droits fondamentaux à l’heure de la digitalisation ». Il a été co-animé par le réseau des Espaces Publics Numériques de Wallonie. Avec 2 actualités : l’appel à création de nouveaux EPN et l’annonce par le gouvernement wallon de la création du métier de médiateur numérique et 1 rendez vous : celui du salon des Acteurs de l’Inclusion Numérique le 10 novembre prochain à Louvain-La-Neuve
En première ligne dans le Plan
L’ensemble de ces mesures se font dans le cadre du Plan d’Inclusion Numérique de tou(te)s les Wallon(ne)s. Eric Blanchart : « Le dispositif des EPN figure en première ligne sur le plan qui comprend 14 mesures destinées à fédérer et outiller le secteur. Nous sommes positivement étonnés du succès de l’appel à création. Grâce aux moyens mis sur la table (30.000 € par nouvel EPN), on devrait pouvoir accueillir une soixantaine de nouvelles structures. Le métier est passionnant, mais pas facile. Il faut pouvoir accueillir le public, le mettre en confiance, l’accompagner et l’orienter. Il faut développer des compétences numériques et pédagogiques et se former en permanence au vu de l’évolution des techniques. Il faut pouvoir diagnostiquer et transmettre les compétences numériques de base d’un public qui vient souvent dans l’urgence, pour trouver un logement, un emploi, contacter un proche à distance. »
Création du métier de médiateur numérique
Or jusqu’à présent, le métier n’est pas reconnu, ni par la Région, ni par la RGB (Révision Générale des Barèmes) au niveau communal. Eric Blanchart : « Il y un travail qui a été fait. On a créé un référentiel de compétences pour faire reconnaître ce métier et créer des filières de formation qui n’existent pas à l’heure actuelle. Ce n’est pas simple car les profils de ces animateurs sont très variables. Ce sont des animateurs socio-culturels, des travailleurs de rue, des instituteurs, des éducateurs, des professeurs ou des informaticiens. On rencontre énormément de gens en reconversion qui souhaitent donner un sens à leur action professionnelle. » Mais les choses évoluent. Le gouvernement wallon a approuvé la création du métier de médiateur numérique, une première avancée significative.
Une belle avancée, avec un bémol
« C’est un belle avancée, qui permettra d’intégrer la fonction dans les barêmes communaux et de mettre en place des filières de formation et délivrer des certifications, choses à laquelle le Centre de compétences Technofutur TIC va s’atteler l’année prochaine. » Un bémol : c’est uniquement le socle de base qui est reconnu, niveau CESS. « Nous avons défendu la reconnaissance barémique au niveau bachelier. Les animateurs et médiateurs numériques en place développent des compétences en matière de gestion de projet, de maintenance machine ou encore de reporting. Pour eux, passer la certification, c’est quelque part faire une croix sur des compétences qu’elles et ils ne pourront pas faire reconnaître et valoriser. » Ce sera une seconde étape.
50.000 personnes accueillies par le dispositif
Elles et ils, ce sont quelque 300 personnes dont 80 bénévoles. Ce pour 166 structures présentes sur 127 communes. « On est très loin de couvrir l’ensemble du territoire wallon. Avec les nouveaux EPN, on va fortement élargir la surface du dispositif mais il faut regarder ces chiffres à l’aune du million de wallons qu’on estime être en difficulté avec le numérique. Il y a 20 ans, le dispositif mis en place était pionnier. Les EPN étaient pratiquement les seuls à travailler autour de la thématique de l’accompagnement au numérique. Aujourd’hui, de très nombreuses organisations sont présentes sur le terrain de l’inclusion numérique. La priorité est d’intensifier et de coordonner ces points d’accompagnement des publics ».
Plan Wallon de l’Inclusion Numérique
C’est l’un des objectifs du Plan. « Parmi les mesures, on trouve un projet de cartographie qui se veut très large, très ouverte. Un portail de ressources sera mis en place et des accès à des catalogues de formation vont s’ouvrir. C’est déjà le cas avec FormaForm dorénavant accessible à l’ensemble des médiateurs numériques. Différents outils d’(auto)diagnostic et de formation en ligne sont en place. Je pense à Start Digital au SPW, PIX à la Fédération Wallonie Bruxelles ou encore Connectoo chez Bibliothèques sans frontières ou 1,2,3 Digit chez WeTechCare. Tout cela va être renseigné dans un seul point d’accès en ligne ».
Osons le numérique
L’ensemble des actions sont détaillées sur le site Osons le numérique, avec un focus le 10 novembre prochain à Louvain La Neuve, lors du salon des acteurs de l’inclusion numérique. Le programme prévoit d’y mettre les EPN à l’honneur…