Abelli, carrefour belge des ressources libres

Voici maintenant 8 ans que l’Association belge de promotion du libre a vu le jour pour coordonner l’organisation à Bruxelles des Rencontres Mondiales du Logiciel Libre. Aujourd’hui, Abelli fait peau neuve avec un nouveau site de ressources invitant à la découverte du paysage (francophone belge) du libre.

Un public plus vaste

On connaissait Abelli pour ses journées AssociaLibre, réunissant libristes et travailleurs du secteur associatif et non marchand pour des échanges d’idées, d’expériences et d’outils basés sur le numérique et la culture libre. Aujourd’hui, l’association dépasse le seul champ des travailleurs associatifs et des enseignants pour proposer à tout un chacun des ressources (culturelles, éducatives, humaines, politiques et techniques) et des outils respectueux de la vie privée, exemples à l’appui.

Carte des acteurs du libre

Virginie Braconnier, administratrice  : « Depuis quelques mois, je réfléchis à la question « comment sensibiliser au logiciel libre « ? Je me suis lancée sur la voie de dessiner un paysage d’acteurs du logiciel libre en Belgique au moyen d’une carte heuristique. L’idée est de vous amener à vous projeter dans cet univers par identification d’usage ou de domaine. Par exemple, travaillez-vous dans le secteur public? Si oui, vous verrez que des communes utilisent des services libres. Êtes-vous une PME? Il en existe qui font confiance à un progiciel de gestion intégré (ERP) libre ! Faites-vous partie d’une association ou d’un parti politique? Là aussi, des logiciels libres sont fait pour vos usages. Par acteur, j’entends une personne ou un groupe de personnes pour qui un logiciel libre, open source ou un service utilisant ces types de logiciels est une alternative fiable techniquement et éthiquement à un logiciel propriétaire. Il peut donc s’agir d’utilisateurs, de sociétés, d’installateurs, de créateurs de hardware, d’associations, de développeurs ou d’institutions publiques. Nous voulons agir comme un tiers de confiance et de vulgarisation entre le grand public et les associations et des outils que des informaticiens du libre et de l’open source ont validé et les associations et le grand public.

Une centaine d’organisations

Pour l’instant, cette carte des acteurs du libre reprend une centaine d’organisations dans des domaines très divers. On y retrouve tout naturellement les clubs d’utilisateurs comme le BxLug à Bruxelles, Lilit à Liège, Louvain-li-Nux à LLN ou encore le Sambrelug à Auvelais. Les fournisseurs d’applications et de services également dont le géant Odoo qui envisage d’engager plus de 1000 personnes cette année, ce qui reviendra à doubler sa taille. D’autres acteurs également, comme l’éditeur en logiciel de comptabilité Noalyss; l’ex OpenSides, très actif en France et rebaptisé depuis plus d’un an sous l’appellation Fusion Directory, du nom de son logiciel de gestions des identités; ou encore la société de consultance Olympus, 

Belgica

Sur le plan du graphisme et du design, on retiendra le collectif Open Source Publishing (pour la petite histoire, ce sont eux qui sont à l’origine de la police Belgica) dont toutes les productions (livres, sites web ou visuels) sont issues de logiciels libres ou open source. Ce à destination d’une grande variété de structures, du magazine Médor à l’Atelier de Création Sonore Radiophonique en passant par le Danslab, la Villa Arson ou le Théâtre la Balsamine.

Champs Libres

La communauté du libre défend un modèle qui articule technologies et valeurs. La coopérative namuroise Champs Libres en est un bon exemple. Bien connue pour ses applications de géolocalisation, elle est également active, avec le logiciel Chill et son dossier social électronique, sur le champ des applications des travailleurs sociaux. Chez Champs Libres, les droits de vote à l’AG sont limités à 10% des voix, quelque que soit le nombre de parts détenues par le coopérateurs et les salaires sont égaux pour tous les travailleurs. La coopérative privilégie pour ses développements les outils, langages et modes opératoires les moins énergivores. Un approche et des compétences qui ont convaincu Natagora (création automatique de cartes de promenades), la commune de la Brugelette (cartographie participative) ou encore Natagriwal (support en géomatique). Champs Libres travaille régulièrement avec les services publics wallons et bruxellois pour des services cartographiques en tout genre : réseau hydrographique wallon, potentiel géothermique et solaire de la région Bruxelles Capitale.

Une carte à compléter

On sait que de nombreux EPN ont à cœur de privilégier eux aussi les outils et les valeurs du libre. On n’en trouve pourtant pas (en tout cas en première lecture) sur la carte d’Abelli. Virginie: « La carte n’est pas complète. J’y ai placé les acteurs que je connais et/ou que j’ai pu identifier. J’invite toutes les organisations intéressées à l’enrichir par m’envoyer un mail à travers le site. Je mise sur une mise à jour mensuelle »

Crédit Photo Jan alexander pixabay